Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/01/2014

La légende de Marylune

     Un soir où j’avais le vague à l’âme, je me suis assise au bord d’un étang. C’était l’été. L’air était doux. J’ai laissé mes pensées vagabonder, à l’écoute des bruissements de la nuit tombante : le clapotis de l’eau, le hululement lointain d’une chouette… Mais la question qui me hantait depuis des semaines me revenait sans cesse à l’esprit : « Que vas-tu faire de ta vie Maryline ? » Après avoir consacré de nombreuses années à mes enfants, j’avais besoin de penser à moi. Etre maman est sans doute le plus beau métier du monde, mais je m’étais perdue en chemin. Il fallait que je redonne vie à la personne que j’étais, non pas à la maman, non pas à l’épouse, mais à Maryline.

     Soudain j’ai entendu une voix qui me disait :

     - Toi qui aime tant les histoires, pourquoi ne conterais tu pas ? »

     J’ai regardé partout mais il n’y avait personne autour de moi. La voix s’est élevée à nouveau : 

     - Je t'assure, conteuse, ce serait parfait pour toi ! 

     Etais-je en train de perdre la raison ? Cette voix ne venait de nulle part, pourtant quelque chose en moi m’a poussé à lui répondre :

     - Mais je ne connais pas assez d’histoires ! 

     - Ce n’est pas un problème, moi, je t’en apprendrai. 

     Il m’a semblé que la voix venait de l’étang. Le reflet de la pleine lune ondulait sous l’effet de la brise qui soufflait légèrement. Non, ce n’était pas la brise, l’eau tout autour était parfaitement calme. Je ne comprenais pas.

     - Qui es-tu, qui me parle ?

     - Mais moi bien sûr, la lune ! 

     J’ai levé les yeux au ciel : j’ai vu la lune qui me souriait.

     - D’ici, je vois tout, j’entends tout, a-t-elle ajouté. Je suis là depuis si longtemps, j’ai fait tant de fois le tour de la terre que je connais beaucoup d’histoires. Laisse une bourse ouverte près de ton oreiller. C’est là que je les déposerai. 

     C’est ainsi que je suis devenue Marylune. Certaines nuits, mon amie m’envoie de la poudre de lune qui glisse dans le ciel, se faufile à travers mes volets et se dépose dans ma bourse laissée ouverte. Le matin je n’ai plus qu’à les écouter et plus tard ... à vous les raconter.

 

Les commentaires sont fermés.